La Journée Internationale de la Femme sera célébrée ce 8 mars sous le signe de
l’autonomisation économique de la femme. Ce thème s’inscrit dans le
prolongement des luttes féministes qui visent à donner à la femme une grande
marge de manœuvre pour qu’elle dispose de sa vie comme elle l’entend.
Mais
pour comprendre les relents féministes de ce combat pour l’autonomisation, il
faut commencer par saisir la signification du mot autonomie et sa
substantivation : autonomisation. Autonomie signifie indépendance, mais
surtout liberté de se gouverner soi-même. En prenant les deux sens dans
lesquels s’insère la dynamique du combat féministe, on s’aperçoit que la femme
contemporaine nourrit une grande soif de liberté. Elle veut se conduire seule
sans le gouvernail de l’homme. La femme comme l’homme sait que l’argent est le
nerf de la guerre. En tant que telle, la femme a réalisé que c’est par l’argent
et d’autres envies qui lui sont subordonnées qu’elle a été vaincue, qu’elle a
perdu son autonomie. Il lui faut donc retrouver cette autonomie comme ce
paradis perdu qu’on cherche à tout prix à regagner.
La liberté par les
finances ?
L’observation
de notre quotidien montre bien combien l’argent fait perdre la liberté à qui ne
le possède. Les femmes l’ont compris. Hier, elles se sont battues et se battent
encore pour que la société respecte leur liberté d’identification sexuelle.
Cette liberté de s’identifier dans le sexe de son choix est portée par le
concept de genre. Ce combat pour qu’une déviance obtienne le statut de valeur
ne peut qu’inquiéter en prenant en compte l’avenir de l’humanité. Qu’un
personnage mondialement respecté comme Hillary Clinton fasse l’apologie de
l’homosexualité à la tribune des Nations Unies est une indication de la
déchéance morale dans laquelle notre temps est plongé. Bien plus, de la
libéralisation de l’homosexualité, certaines puissances financières en sont
même parvenues à en faire une conditionnalité pour obtenir la précieuse manne financière
qui fait vivre des régimes autocratiques africains. Ceux-ci se trouvent
écartelés entre céder aux sirènes de la finance ou vivre pauvre mais
respectueux de l’autre, respectueux des valeurs.
Malheureusement,
à céder au charme de l’argent, on se retrouve pris à répondre à l’interrogation
la plus embarrassante pour l’homme de notre temps formulée par le Seigneur
Jésus-Christ : « Que sert-il à l’homme de gagner l’univers, s’il
vient à perdre son âme ? » L’âme est le siège des valeurs positives. Et
la décadence est toujours au rendez-vous chaque fois qu’une société déterminée
s’emploie à ne plus respecter la morale. L’Occident se trouve aujourd’hui dans
ce cas. Il a gagné l’univers, il domine et entend installer une domination
durable mais oublie au passage ce constat établi par Paul Valéry :
« Nous civilisations, nous sommes mortelles ! » Sa mort lente
est en train de venir par le relâchement observé de la morale. Singulièrement
de la morale sexuelle. Cet acte si sacré a été banalisé en Occident qu’il prend
aujourd’hui des formes aussi diverses que l’homosexualité ou la pédophilie. Et
les difficultés économiques dans lesquelles l’Occident est aux prises tiennent
à une relativisation extrême de la morale. L’égoïsme a pris le dessus en tout
et le profit vient avant l’homme. L’économie a cessé d’être la science morale
qu’elle était !
Aujourd’hui,
plutôt que de tirer les conséquences d’une situation qui se dégrade, voilà que
les femmes entrent dans la danse en voulant se libérer de l’emprise masculine.
Elles veulent s’autonomiser. L’autonomisation dont rêve la femme reste la vaste
utopie qu’une personne n’ait jamais caressée. Je me risquerai même à la
comparer avec l’utopie du grand soir dont a parlé Karl Marx. Le discours sur
l’autonomisation de la femme comporte une bonne part du mythe qui les fait agir
et même s’agiter.
Pour
réaliser ce rêve utopique, il faut remonter à la création. Dieu ne crée pas
l’homme pour qu’il domine sur la femme mais pour que leur existence soit
complémentaire : voilà pourquoi la cote à partir de laquelle il crée la
femme est tirée du milieu du corps de l’homme. L’emplacement des cotes est le
symbole de la complémentarité et non de l’égalité, car la morphologie de
l’homme est différente de cette de la femme. Cela veut dire que l’ordre social
est tellement complexe qu’il ne saurait être bouleversé par une révolution dont
l’autonomisation de la femme veut incarner le symbole. Au-delà, si l’on a
l’impression que la femme rurale n’est pas financièrement ou économiquement autonome,
la résolution de cet état de choses ne saurait être que le fait de la société
elle-même. L’environnement socioéconomique du pays devrait subir de profondes
mutations qualitatives lesquelles rejailliront de manière presque automatique
sur cette autonomie financière tant rêvée. Bien plus, pourquoi parler
d’autonomisation de la femme rurale dès lors que la situation est identique en
ville ?
On
constate que l’exigence d’autonomisation financière de la femme rurale n’est
qu’un détour pour exiger celle de la citadine. Nous ne nous voilerons cependant
pas le visage pour admettre qu’en dépit de la modernité, les pesanteurs de la
tradition maintiennent encore sous leur joug la femme, où qu’elle se trouve, en
ville ou à la campagne. Les illustrations ne manquent pas pour attester de cet
emprisonnement culturel.
Les différences qui
assurent l’harmonie du vivre ensemble
Un
seul doigt ne lave pas le visage, dit un proverbe africain. Le combat pour
l’autonomisation de la femme est d’avance perdu si par autonomisation, les
femmes entendent une totale exclusion de l’homme de leur vie. Il est tout à
fait vrai que pour vivre ensemble, nous avons besoin d’une culture commune
tandis que pour exister dans l’autonomie, nous avons besoin de marquer notre
différence. Cette situation paradoxale invite les femmes à ranger la
problématique de l’autonomisation, fut-elle financière dans les oubliettes car
la vie de famille, fut-elle homoparentale exigera toujours une mise en commun
quelque part. Bref, l’homme en tant qu’animal social, aura toujours à mener une
existence entre ces deux extrêmes : l’autonomie et la socialisation.
Vouloir
s’autonomiser et modifier l’ordre social, c’est vouloir corriger le Créateur.
Dieu ne s’est pas trompé en créant l’homme et la femme. Il les a voulus
différents pour que leur action contribue à la manifestation de sa gloire. Ce
n’est ni plus ni moins qu’introduire un désordre quand on pense à modifier
l’ordre social, surtout quand il touche à l’existence de deux genres. Cette
vaste agitation idéologique cache bien d’autres motivations. Pourquoi
privilégier l’autonomisation financière ou économique des femmes dès lors que
la société congolaise, dans son ensemble, vit dans une précarité
économico-financière qui n’assure d’autonomie à personne ?
Nous
devrions nous méfier de tous ces thèmes autour desquels on nous demande de
réfléchir lors des journées internationales de x ou de y car nos résolutions
servent aux autres qui les retournent contre nous afin de nous maintenir dans
l’état de sujétion dans lequel nous baignons depuis plusieurs décennies. Les
réflexions par commande examinent le problème souvent dans la perspective de
l’autre et c’est celui qui commande qui tire tous les bénéfices.
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